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Association forestière de la vallée de Villé
19 novembre 2022

La forêt alsacienne est en danger

La forêt en Alsace est-elle menacée et à quelle échéance ? C’est la question qui a été traitée avec clarté et pédagogie par Cédric Ficht, ingénieur forestier et Directeur de l’agence ONF de Schirmeck lors de la conférence organisée au Château par la par la bibliothèque municipale.

schirmeckAvec un diaporama très documenté et des photos édifiantes prises cet été dans le massif vosgien, le conférencier a rapidement été assailli par les questions du public.

Cédric Ficht a expliqué que si l’effet de serre reste au même niveau qu’actuellement, le climat ne sera plus adapté pour maintenir en vie des espaces boisés en plaine d’Alsace à l’horizon 2060. La forêt ne subsistera plus qu’en altitude.

Une grosse concentration de gaz a effet de serre

Le constat est alarmant : cela fait au moins 400 000 ans que la planète n’a pas atteint une telle concentration de gaz à effet de serre. « En France, ce sont les voitures qui produisent le plus de gaz carbonique, bien plus que les camions ou que l’industrie », souligne-t-il.

Il est pourtant vital de prendre soin de la forêt. En effet, c’est elle qui absorbe le plus de gaz carbonique et rejette de l’oxygène et produit du bois.

Plus que l’augmentation des températures, la forêt souffre du manque d’eau. Et les arbres, du fait de la sécheresse qui devient sensible, doivent chercher l’eau de plus en plus profondément dans le sol. L’épicéa, qui est beaucoup plus sensible que le sapin à la sécheresse, est encore fragilisé par le scolyte.

Face à un diagnostic peu réjouissant, l’ONF met en œuvre sa stratégie. Et Cédric Ficht de citer le philosophe Edgar Morin : « Si l’ignorance de l’incertitude conduit à l’erreur, la certitude de l’incertitude conduit à la stratégie ».

En premier lieu, c’est la nature qui se bat par elle-même pour faire face au dérèglement : c’est la régénération naturelle. L’homme n’intervient qu’à titre complémentaire par la migration assistée d’espèces endémiques, là où elles ne repoussent plus spontanément et la politique de la mosaïque qui consiste à varier les espèces dans un périmètre de culture (du chêne sessile, du pin corse et un peu de mélèze).

Cédric Ficht a expliqué que les animaux de la forêt, notamment les chevreuils, se font un malin plaisir à dévorer les jeunes pousses. Les forestiers sont donc obligés d’investir dans des kilomètres de clôtures pour sauver les jeunes arbres, la cohabitation parfois fragile entre la faune et la flore.

Une soirée fort intéressante, très interactive, avec un public visiblement fort intéressé par le sujet proposé. (selon DNA - Schirmeck)

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