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Association forestière de la vallée de Villé
15 septembre 2023

Où en est la forêt amazonienne ?

En 2023, la situation écologique de la forêt amazonienne n'a jamais été aussi préoccupante et ce, malgré les annonces propagées par les médias de masse. Déforestation, destruction de la biodiversité, émissions de CO2 pourraient à court terme provoquer un déséquilibre au niveau mondial. Il est grand temps d'agir.

amazone

Un problème planétaire : la destruction de la forêt amazonienne

La forêt amazonienne, véritable poumon de la planète (même si les océans sont encore plus efficaces en matière de production d'O2 et de séquestration de CO2) et refuge d'une biodiversité précieuse, s'étend sur neuf pays d'Amérique du Sud, dont 60 % au Brésil. Cette surface de plus de 7 millions de kilomètres carrés aide en temps normal à emmagasiner 90 milliards de tonnes de dioxyde de carbone et donc à réduire le phénomène de réchauffement climatique.

Ces 35 dernières années, une déforestation massive met en péril le fonctionnement planétaire ainsi que la biodiversité. L'exploitation forestière et la déforestation en général, les incendies, l'agriculture intensive, les exploitations minières, l'orpaillage ont provoqué au fil du temps la destruction des habitats de nombreuses espèces animales et végétales ainsi que le déplacement de populations autochtones, et un changement radical de vie pour elles.

Une évolution inquiétante

Toutes les récentes études menées par des scientifiques indépendants du monde entier alertent sur un risque de point de non retour pour la forêt amazonienne. L'accès à la présidence du Brésil par Jair Bolsonaro de 2018 à 2022 n'a fait qu'amplifier le phénomène durant ces tristes années pour la forêt amazonienne. Ainsi les chiffres de la déforestation annuelle en Amazonie ont augmenté de plus de 70 % durant son mandat.

Les changements dus aux activités humaines se sont alors accélérés d'une manière si rapide pour les espèces, les sols, les peuples et les écosystèmes que ces derniers ne pouvaient plus du tout s'adapter. Cette destruction massive se produit à un niveau sans précédent dépassant des milliers de fois ceux provoqués par les phénomènes écologiques ou géologiques naturels (1).

amazone0Ainsi la tendance de stockage de carbone se serait inversée le long de l’arc de la déforestation au sud et au sud-est. Les fortes émissions de méthane et de protoxyde d’azote produites par les élevages intensifs et l'agriculture, mais aussi les feux de forêts qui émettent des gaz et particules favorisant le réchauffement climatique, impliqueraient que cette partie de la forêt amazonienne produise bien plus de carbone qu'elle n'en absorbe. (2) La forêt amazonienne serait en passe de se transformer en savane aride si rien n'est mis en place pour la protéger dans les années à venir.

Un espoir se dessine

La réélection du président Luiz Inácio Lula da Silva en janvier 2023 semble avoir fait bouger les choses dans le bon sens au Brésil. L'homme s'est en effet engagé à mettre un frein à la déforestation d'ici 2030. Les résultats du premier semestre de sa présidence sur ce phénomène particulier seraient très encourageants bien qu'ils soient difficiles à vérifier. Le jeudi 6 juillet 2023, les données produites par l’Institut national de recherche spatiale (INPE) tendraient à prouver que le déboisement n'aurait jamais été aussi bas depuis 2019.

Cependant, on est en droit de se demander comment le procédé pourrait s'inverser face à la pression de la demande mondiale en produits fournis par l'Amazonie. Comme le suggère François-Michel Le Tourneau, spécialiste de l'Amazonie brésilienne, géographe et directeur de recherches au CNRS, dans son étude très complète du sujet (3), «bien que le rythme annuel en soit moins important que durant la décennie 2000-2010, la déforestation continue de sévir à grande échelle en Amazonie».

Tant qu'un terrain couvert de forêt ne rapportera pas autant sur le plan économique qu'un terrain mis à nu et surexploité, la situation sera bloquée. L'effort dépendra donc d'un accord de toutes les grandes puissances mondiales qui devront être prêtes à «investir financièrement à la hauteur de leurs dénonciations de la déforestation». Il ne nous reste qu'à espérer que cette prise de conscience advienne rapidement pour l'avenir de notre planète. (selon "Gerbeaud")

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