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Association forestière de la vallée de Villé
20 mai 2021

Scharrachbergheim-Irmstett : une forêt primaire au fond du jardin

A l’heure où les forêts partent en fumée ou souffrent des ravageurs et de la sécheresse, certains s’emploient à recréer ces bulles de verdure sur le pas de leur porte. C’est le cas de l’association Colibri Forest, qui ambitionne de planter une forêt primaire chez un particulier de Scharrachbergheim-Irmstett.

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Une forêt luxuriante, dense, pleine de vie, où l’homme est invité à rester en lisière : voilà une promesse formulée, en 2019, en Alsace. Difficile à imaginer. Pourtant, une forêt primaire est en passe de sortir de terre dans un jardin de Scharrachbergheim-Irmstett.

Tout est parti d’une conversation entre amis. Certains habitent Scharrachbergheim, d’autres Wiwersheim ou Avenheim-Schnersheim, dans le Kochersberg. Unis par un passé de scout et une fibre écologique bien enracinée, ils décident de fonder, en octobre , une association dédiée à la sauvegarde de l’environnement.

« Pas très onéreux et facile à faire »

« On ne peut plus attendre que les actions pour lutter contre le changement climatique viennent des autres. On veut agir. À la manière du colibri, on peut influencer le cours des choses par des petites actions individuelles », estime Vivien Grisnaux, président de Colibri Forest et conseiller municipal à Avenheim-Schnersheim.

Comme son nom l’indique, cette association va dédier son action à la forêt. « Cet espace est une niche écologique et une des clés de l’absorption de CO2, justifie ce père de deux enfants. Nous voulons planter des arbres. Cela permet de tisser des partenariats intéressants avec les plus petits et les jeunes. Ce n’est pas très onéreux et facile à faire. » Facile ne signifie pas irréfléchi.

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Au contraire, Colibri Forest imagine créer une forêt selon un modèle bien précis. Celui du botaniste japonais Akira Miyawaki, lequel a théorisé une méthode visant à accélérer la croissance des arbres en préparant le sol. « On apporte de l’eau et les nutriments nécessaires à la terre, et les arbres sont plantés de manière très rapprochée, décrypte Vivien Grisnaux. Il y aura de la concurrence entre eux, quelques pertes - évaluées à moins de 5 % -, mais au final on obtiendra une forêt très riche où toutes les strates végétales seront représentées : arbustive, arborée, arborescente et herbe. La biomasse va rapidement augmenter, de même que l’absorption de carbone. »

Avec un peuplement très dense (trois plants au mètre carré), cet écrin de verdure doit évoluer naturellement, - presque - sans la main de l’homme. « Les deux premières années, il faut quand même une surveillance tous les deux-trois mois. Si l’été prochain est trop sec, il faudra arroser, concède le président. Mais ensuite, la forêt s’épanouira, sans l’action humaine. » Bref, un modèle .

300 plants sur 100 m²

Reste à trouver l’emplacement pour cette forêt primaire, qui ne ressemble pas forcément au schéma habituel. Ce sera Scharrachbergheim-Irmstett où Julien Jund, artisan d’une trentaine d’années, a proposé un terrain, au milieu des poules gambadant dans son jardin. Une parcelle de « bonne terre argileuse » que les bénévoles enrichissent avec du fumier de porc bio, des drêches de Scharrachbergheim (résidus de malt suite au brassage de la bière) et du paillage.

Ces 100 m² à disposition accueilleront 300 plants de 27 essences différentes. Pas de résineux, exclusivement des espèces locales et rustiques (un label garantit la provenance du Grand Est) : noisetier, châtaignier, charme, chêne, cormier, cornouiller, etc. « Chacune apporte sa propre biodiversité, avec les insectes qui lui sont inféodés. »

La plantation - tout sera mis en terre en un jour - est programmée pour la mi-novembre. A la nature ensuite de faire le reste. Elle a un siècle devant elle pour cela. L’association et Julien Jund vont passer devant un notaire pour formaliser un contrat dit d’obligation réelle environnementale. Cette disposition permet, même si le terrain est revendu, de protéger la forêt. L’assurance pour cette bulle végétale de prendre son temps et de vivre sa vie. (selon les DNA)

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